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La balade du grand rien

Le petit rien se dépose délicatement sur l’angle caché du souvenir effacé de la conscience.

Les ombres abyssales d'une nuit d'hiver interminable cèdent aux rythmes réguliers des cycles indomptables des éveils.

Une brume légère en apesanteur sur le fleuve verdâtre cache les sources effervescentes encore endormies au cœur des effluves du lourd silence.

La lumière matinale glacée perfore les fines particules carbonées de la couche de trouble de l’atmosphère, et tisse la toile évanescente de l’apparition d’une palette de couleurs pastel.

Les innombrables paillettes invisibles embrassent les minuscules fragments de salpêtre sur la surface glissante apprêtée.

Les fines perles translucides d’une rosée éphémère s’abandonnent sur les fibres fragiles du réchauffement progressif, elles disparaissent pour laisser apparaitre l’intensité augmentée de l’environnement pigmenté de l’arc en ciel démesuré.

Les lents mouvements répétés des souffles vulnérables du vivant s’invitent sur les traces infrangibles de la présence d’un univers gazeux imperceptible.

Le déplacement imprévisible d’un regard attentif sur les poussières minuscules déploie l'origami immatériel abracadabrant d’un astre lumineux gigantesque, un grand rien.

 

Paul Raguenes . Janvier 2019

pour Ninakarlin Prinz.

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